Lutter contre l'obsolescence programmée des produits tech
16/12/2022
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L'obsolescence programmée, on en entend très souvent parler, mais savons-nous vraiment ce qu'elle cache ?
Concrètement l'obsolescence programmée, c'est une stratégie visant à réduire la durée de vie, et donc d'usage d'un produit. L'objectif final étant de pousser les utilisateurs à la consommation en renouvelant leurs appareils plus fréquemment.
Les prémices de l'obsolescence programmée remontent à 1932, lorsque l'américain Bernard London l'identifiait comme étant un moyen de régler la crise économique actuelle. Dès les années 1950, la pratique se généralise lorsque le designer industriel Brooks Stevens intègre la notion de mode pour les objets du quotidien. Sa stratégie est de faire ressentir à l'acheteur le besoin de posséder un objet plus récent et un peu plus tôt que ce qui est nécessaire.
Par la suite, Joseph Schumpeter intégrera les notions de cycle d'innovation et de destruction créatrices au modèle économique de l'obsolescence programmée.
3 types d'obsolescence programmée
Obsolescence technique
On parle d'obsolescence technique, lorsqu'une entreprise qui nous a vendu un produit neuf présente quelques temps après un nouveau produit vanté comme étant plus performant. En réalité, le nouveau produit ne présentera que quelques différences, pas forcément notables par rapport à l'ancienne version. Toutefois, la marque en question, n'hésitera pas à user massivement de la publicité pour convaincre les consommateurs de l'utilité absolue de ce nouveau produit. Le but étant de rendre un nouvel achat indispensable, de pousser les utilisateurs à renouveler leurs équipements le plus fréquemment possible, afin d'être toujours dans la "tendance".
Obsolescence esthétique
L'obsolescence esthétique, c'est tout simplement le fait qu'un utilisateur d'un produit décide de le remplacer, parce que celui-ci semble être devenu trop daté par rapport à la version similaire plus récente. Ce renouvellement de produit, intervient bien souvent alors que le produit en cours d'utilisation est toujours en parfait état de marche.
Bien souvent, on parle d'obsolescence esthétique pour les produits textiles ou technologiques. Pour le cas d'un smartphone, le phénomène se combine souvent avec l'obsolescence technologique. L'obsolescence esthétique peut difficilement être sanctionnée dans le cadre de l'interdiction des pratiques d'obsolescence programmée "délibérées". En effet, le consommateur "porte sa part de responsabilité" dans le phénomène.
Et enfin, l'obsolescence logicielle correspond à la diminution des possibilités d’usage d’un appareil numérique (smartphone, tablette, ordinateur, etc.) en raison de l’indisponibilité ou du dysfonctionnement d’un logiciel.
L’Obsolescence programmée, vue par Martin Vidberg pour le Cniid - © Cniid
Des conséquence environnementales et sociales
Pour le secteur du numérique, 75% des impacts impacts environnementaux sont uniquement liés à la fabrication d’appareils numériques. L’une des causes : leur renouvellement trop rapide.
La demande toujours plus forte de produits high-tech neufs, agit directement sur l'épuisement des ressources de notre planète. Dans un monde où les matières premières ne sont pas illimitées, il est temps de prendre conscience de l'impact de notre surconsommation. La fabrication d'un smartphone neuf, par exemple, nécessite pas moins de 70 matériaux différents. Ces matériaux sont présents en petite quantité et leur alliage parfois complexe rend nombre d’entre eux difficiles à recycler. Une cinquantaine de métaux seront également nécessaires, soit deux fois plus que pour un téléphone portable ancienne génération. Or, ces métaux deviennent de plus en plus complexes à exploiter dans le monde.
Du côté humain, pour produire rapidement et à faible coût, les usines sont bien souvent délocalisées dans des pays où les conditions de travail sont très difficiles. Par exemple, dans le Sud de la République Démocratique du Congo, l’UNICEF recense plus de 40 000 enfants qui travailleraient dans les mines, dont beaucoup dans des mines de cobalt et de coltan, minerais stratégiques que l’on retrouve dans les batteries et les condensateurs des smartphones.
Quelles sanctions ?
Il aura fallu attendre l’adoption de la loi sur la transition énergétique, pour que de réelles mesures soient mises en place, après plusieurs années d’attente et d’échecs. L'obsolescence programmée est aujourd'hui condamnée par l’article L. 213-4-1 du Code de la consommation. Si l'obsolescence programmée d'un appareil est avérée, l'article prévoit une peine d’emprisonnement de deux ans et une amende dont le montant maximum peut être de 300 000 € et jusqu’à 5% du chiffre d’affaires annuel moyen.
Face au phénomène, les associations de consommateurs se manifestent. L'UFC que choisir ou encore HOP (Halte à l'Obsolescence Programmée, se mobilisent pour révéler et dénoncer les abus qui touchent le grand public.
En 2017, HOP a déposé plusieurs plaintes contre contre Epson, l'un des leaders sur le marché des imprimantes et des cartouches d'encre. Une enquête montrait que certaines cartouches d'encre de la marque utilisées sur les imprimantes du fabricant indiquaient être "vides" alors que 20% de l'encre était encore disponible. Malheureusement, en 2021 la plainte déposée par HOP semble ne toujours pas aboutir, mais ce n'est pas pour autant que l'association baissera les bras.
Agir contre l'obsolescence programmée
Revoir ses besoinsLes impacts environnementaux, sociaux et sanitaires liés à la production d'un smartphone font froid dans le dos. En tant que consommateur, il est grand temps et à la portée de chacun d'agir sur ces impacts. Pour cela, avant de se lancer dans un nouvel achat, il est indispensable de se poser les bonnes questions afin de se demander si son futur achat est réellement utile.
- Est-ce que j’ai vraiment besoin d’un nouvel appareil ?
- Est-ce que je peux réparer ou faire réparer celui que j’utilise ?
- Est-ce un besoin ou une envie d’avoir le dernier outil à la mode ?
En moyenne un foyer français possède 99 équipements électroniques et électriques. Du réfrigérateur au téléphone, en passant par les machines à laver, les sèche-cheveux, les radios-réveils et tous les petits appareils électroniques, sans oublier les outils, les jouets et les luminaires, toutes les pièces de la maison y passent.
Si on s'intéresse aux appareils connectés (téléphones portables, montres, etc), on constate qu'un français en possède en moyenne 15. Alors que cette même moyenne s'élève à 8 par personne dans le monde.
Être au fait des impacts sociaux, sanitaires et environnementaux des produits que nous achetons nous poussera davantage à être des consommacteurs.
Pour le cas d'un smartphone, l'achat de seconde main, permet une réduction d'impact environnemental annuel de 55% à 91% selon les indicateurs par rapport à l'utilisation d'un smartphone neuf. 82kg de matières premières seront préservées et 25kg de GES par année d'utilisation. Au moment de passer à l'achat, il faudra aussi se questionner sur son usage : Ai-je besoin d'un grand écran ? Ai-je besoin d'un navigateur web ou des réseaux sociaux ? Dans le cas d'un usage limité d'un téléphone, ces questions permettront de se diriger vers un appareil plus simple, qui aura donc été moins complexe à fabriquer.
En plus de l'impact environnemental, en choisissant un mobile reconditionné on peut bénéficier d'une réduction de prix allant jusqu'à 50% par rapport à un produit neuf.
En clair, le reconditionné fait du bien à la planète et à son porte monnaie.
Des alternatives émergentes
L'indice de réparabilité
Mis en place dans le cadre de la loi anti-gaspillage pour l'économie circulaire, le but de l’indice de réparabilité, qui concerne entre autre les smartphones et ordinateurs, est de lutter contre l'obsolescence programmée. Il éclaire l'achat des consommateurs pour les inciter à se tourner vers les produits les plus vertueux, afin de réduire l'empreinte écologique du secteur en augmentant la durée de vie des appareils. Une note sur 10 permet de connaître la capacité, d’un smartphone par exemple, à être réparés par leur propriétaire ou un prestataire plutôt que d’être remplacés.
Bon à savoir : depuis le 4 novembre 2022 les lave-linges, les lave-vaisselles, aspirateurs et nettoyeurs haute-pression s’ajoutent à la liste des appareils soumis à l’indice de réparabilité
Le "bonus réparation"
Il a pour but d'allonger la durée de vie des appareils électroniques et électriques. Un fond de réparation permet désormais aux particuliers de se rendre chez l’un des 500 premiers réparateurs agréés (labellisés QualiRépar) et de profiter d’une réduction pour la réparation de leurs produits. Dans un premier temps, une trentaine d’appareils (hors garantie) sont concernés. Pour la prise en charge d’un mobile, les utilisateurs bénéficieront d’une enveloppe de 25€, et de 45€ pour un ordinateur. Une mesure qui va vivement encourager les utilisateurs à devenir des consommacteurs en privilégiant la réparation plutôt que l’achat neuf
Dès mesures particulièrement encourageantes pour l'environnement et concrètes pour les ménages les plus modestes, qui sont les premières victimes de l’obsolescence programmée. Ils subissent une double peine : du fait de leur pouvoir d’achat, ils achètent des biens de mauvaise qualité, et ces biens doivent être renouvelés plus rapidement.
Dipli, le numérique responsable pour les pro
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