Black Friday : les impacts de notre surconsommation

Les français accros aux appareils électroniques ?

Les objets électroniques ont envahi notre quotidien. Bien que bon nombre d'entre eux soient devenus indispensables à nos vies, leur abondance pose question dans un monde où les ressources ne sont pas illimitées.

En moyenne un foyer français possède 99 équipements électroniques et électriques. Du réfrigérateur au téléphone, en passant par les machines à laver, les sèche-cheveux, les radios-réveils et tous les petits appareils électroniques, sans oublier les outils, les jouets et les luminaires, toutes les pièces de la maison y passent. 
Si on s'intéresse aux appareils connectés (téléphones portables, montres, etc), on constate qu'un français en possède en moyenne 15. Alors que cette même moyenne s'élève à 8 par personne dans le monde.

Une consommation à impacts environnementaux, sociaux et sanitaires 

Vous l'aurez compris, les français sont de grands consommateurs et utilisateurs d'appareils numériques. Et pourtant, ces appareils font partis des produits les plus complexes à produire et sont les moins durables. Prenons l'exemple d'un smartphone, celui-ci aura tout au long de son cycle de vie (de l’extraction des matières premières, en passant par sa fabrication, son transport, son utilisation et sa fin de vie) des impacts sur l’environnement, auxquels s’ajoutent des impacts sociaux.

Les principaux impacts environnementaux seront l’épuisement des ressources, les atteintes à la biodiversité dues aux rejets toxiques dans l’environnement et l’émission de gaz à effet de serre. D'un point de vue social et sanitaire, les conditions de travail sont bien souvent déplorables et violent les droits humains fondamentaux. L’extraction des « minerais de sang » (étain, tantale, tungstène et or) conduit à alimenter des conflits armés aux dépens des populations locales : 

• En Chine, l’exploitation du néodyme, utilisé dans les aimants des smartphones, génère des rejets d’eau acide et des déchets chargés en radioactivité ainsi qu’en métaux lourds.
• Au Chili, en Argentine et en Bolivie, l’utilisation massive d’eau pour la production de lithium (métal présent dans les batteries des smartphones) provoque des conflits d’usages avec les populations locales, au point de compromettre leur survie.
• Dans le Sud de la République Démocratique du Congo, l’UNICEF recense plus de 40 000 enfants qui travailleraient dans les mines, dont beaucoup dans des mines de cobalt et de coltan, minerais stratégiques que l’on retrouve dans les batteries et les condensateurs des smartphones.
  
  

Schéma réalisé par l'Ademe et France Nature Environnement pour une étude sur Les Impacts du Smartphone 

Devenir consommacteur

Les impacts environnementaux, sociaux et sanitaires liés à la production d'un smartphone font froid dans le dos.
En tant que consommateur, il est grand temps et à la portée de chacun d'agir sur ces impacts. Pour cela, avant de se lancer dans un nouvel achat, il est indispensable de se poser les bonnes questions afin de se demander si son futur achat est réellement utile.

Checklist à remplir avant de réfléchir à un nouvel achat 👇

• Privilégier l'achat d'un appareil reconditionné. L'achat de seconde main, permet une réduction d'impact environnemental annuel de 55% à 91% selon les indicateurs par rapport à l'utilisation d'un smartphone neuf. 82kg de matières premières seront préservées et 25kg de GES par année d'utilisation. Au moment de passer à l'achat, il faudra aussi se questionner sur son usage : Ai-je besoin d'un grand écran ? Ai-je besoin d'un navigateur web ou des réseaux sociaux ? Dans le cas d'un usage limité d'un téléphone, ces questions permettront de se diriger vers un appareil plus simple, qui aura donc été moins complexe à fabriquer.
  
  
• Réfléchir à la nécessité de son nouvel achat. L’Ademe précise qu’acheter un smartphone reconditionné tous les 3 ans, ayant déjà eu une première vie d’au moins 3 ans minimiserait les impacts sur le dérèglement climatique. Avant de foncer tête baissée, il est donc indispensable de se demander si l'achat reconditionné que je m'apprête à faire sera bien utilisé pendant au moins 3 ans. Il est bon de rappeler qu'il ne faut pas acheter un produit reconditionné uniquement pour se donner bonne conscience, la démarche va au-delà si on veut donner un réel sens à son action.
  
  
• Protéger son smartphone, avec des accessoires de base comme une coque et un protège écran. Vous pouvez aussi laisser le temps à votre smartphone de souffler lorsque celui-ci surchauffe. Et enfin, n'attendez pas que la batterie soit complètement à plat pour le charger et évitez de le laisser en chargement durant toute une nuit.
  
  
• Réparer les pièces qui le nécessitent plutôt que de changer complètement de produit. Un smartphone qui a moins de 2 ans peut être pris en charge par son vendeur grâce à la garantie. Une fois le délai de garantie dépassé, il est toujours possible de faire appel au SAV du constructeur ou de contacter un réparateur indépendant. Et enfin, certains tutoriels vous aideront à réaliser quelques réparations à la maison. Bon à savoir : à compter du 15 décembre 2022, un fond de réparation permettra aux particuliers de se rendre chez l’un des 500 premiers réparateurs agréés (labellisés QualiRépar) et de profiter d’une réduction pour la réparation de leurs produits.
  
  
• Offrir une seconde vie à son smartphone et ne plus le garder chez soi "au cas où". Selon l’Ademe entre 54 et 110 millions de smartphones dorment dans nos placards. Des chiffres affolants, surtout quand on sait que deux tiers de ces appareils sont encore en état de marche. Pour offrir une seconde vie à son appareil, on peut : le vendre, le donner à quelqu'un de son entourage ou une structure de réemploi ou le rapporter en magasin. Les distributeurs ont l’obligation de reprendre vos anciens appareils. Ils seront alors reconditionnés ou recyclés dans les filières agrées. 
  

Une fois la checklist complétée, si votre achat est indispensable, faites attention aux fausses bonnes affaires que ce soit sur les produits neufs et reconditionnés. Elles sont courantes pendant la période du Black Friday. Pour lutter contre cette tendance, de nouvelles règles sont mises en place. Désormais les commerçants doivent afficher le prix le plus bas qu’ils ont appliqué dans le mois précédant l’entrée en vigueur de la promotion. Concrètement, si un commerçant veut vendre 90 € un produit qu’il a vendu entre 100 et 130 € dans les 30 jours précédant la promotion, le prix barré devra être de 100 €. La réduction affichée sera donc de 10 %.